Automobile : les gardois ambitieux pour la finale nationale des courses de montagne 2025
Vertige du bitume, tension dans l'habitacle, souffle coupé dans la montagne : l'adrénaline des courses de côte parcourt les routes de Lozère tandis que le sport auto régional revêt ses habits de gala. Au cœur de cette fièvre mécanique, quatre pilotes gardois préparent minutieusement la grande finale nationale, portés par une ambition farouche et une volonté d'inscrire leurs noms là où le goudron tutoie les nuages. Que vous soyez déjà amateur de virages en épingle ou simple curieux du spectacle, ce récit vous plonge au plus près de la compétition, là où chaque virage peut bouleverser la hiérarchie.
Le rendez-vous montagnard qui compte
Ultime étape de la Coupe de France de la Montagne, la finale organisée à La Canourgue s'impose comme le sommet du calendrier pour bon nombre de passionnés. Seize pilotes régionaux ont décroché leur place, prêts à défendre les couleurs de l'Occitanie Méditerranée face à des concurrents venus de 18 ligues nationales. Parmi eux, quatre représentants du Gard se démarquent déjà par leurs objectifs tranchés et leur expérience de la pente.
Les routes lozériennes ne font pas de cadeaux. Imaginez un ruban d'asphalte de 1,8 km, rapide, piégeux, bordé à droite par un parapet et à gauche par la roche. Chaque erreur peut coûter cher ! Les organisateurs ont même jalonné le début du tracé de blocs de béton massifs, condamnant toute tentative de "coupe" hasardeuse. Autant dire que les trajectoires devront être aussi précises que le fil d'un funambule dans la brume matinale.
Jérôme Jacquot : la maîtrise sous tension
Jérôme Jacquot, connu dans le milieu pour ses performances régulières dans la catégorie CM, nourrit un mélange d'excitation et de prudence. Habitué à se qualifier pour les grands rendez-vous, il n'avait pourtant jamais pu défendre ses chances sur la ligne de départ jusqu'à maintenant. Cette fois, pas question de laisser passer l'occasion. Sa stratégie ? Garder la tête froide, jouer des coudes avec des adversaires parfois inconnus, et viser la plus haute marche du podium dans sa catégorie. Lucide sur la composition du plateau, il garde un œil avisé sur ses rivaux directs, sans jamais céder à l'euphorie.
Sur cette montée, explique-t-il, il suffit de quelques centièmes pour tout changer. L'agilité, bien plus que la puissance pure, fera la différence. C'est un jeu d'équilibriste : béton d'un côté, rocher de l'autre, et tout droit interdit !
René Dumas : l'expérience au service du groupe N
René Dumas, figure respectée du plateau, évoluera dans le groupe N au volant de sa BMW M3 à l'amortissement peaufiné depuis des années. Vingt-quatre concurrents sont engagés dans cette catégorie - difficile d'envisager une promenade de santé ! Malgré tout, ce spécialiste de la course de côte de Bagnols-Sabran s'avance avec confiance. Ses huit victoires de groupe cette saison lui assurent déjà un palmarès solide, mais le suspense reste entier face à tant d'adversaires rarement croisés. [ A lire en complément ici ]
Le doute s'installe : « Chaque finale réserve des surprises. Ce terrain, c'est ma maison : impossible de décliner l'invitation. On découvrira vite qui s'adapte le mieux à cette route capricieuse ». Le suspense du sport auto, c'est aussi cela : savoir se réinventer au contact de l'inconnu.
Xavier Ferrer : l'élan d'un habitué du succès
Xavier Ferrer, dont le pilotage incisif au volant de la Peugeot 106 S16 N2 a déjà fait parler la poudre à plusieurs reprises, arrive plein de confiance. Réputé dans les paddocks pour sa série de victoires en classe N2, il nourrit l'espoir de transformer l'essai en Lozère. Son arme ? Un équilibre parfait entre agressivité et respect de la mécanique, un peu comme un funambule qui sait danser malgré le vertige.
Dans cette catégorie dense, chaque chrono comptera. Ferrer, observé par ses pairs, compte bien imposer son empreinte et garder le cap jusqu'au dernier mètre.
Fabien Dardalhon : la force tranquille de Portes
Cap à l'ouest, Fabien Dardalhon attend son heure. Avec sa Simca Rally3 développant pas moins de 220 chevaux, il s'est déjà hissé à deux reprises sur la plus haute marche de la classe 3 du groupe FC. Le secret de sa réussite ? Une efficacité redoutable dans les grandes courbes rapides, où la puissance devient un atout décisif. Dardalhon fait preuve d'un mélange unique de modestie et de détermination : il respecte ses adversaires, mais n'a qu'un objectif - la victoire de classe.
S'il devait y avoir un grain de sable, ce serait du côté de la mécanique, glisse-t-il. L'incertitude du sport automobile vient autant du circuit que du capot : parfois, une simple pièce défaillante peut tout faire s'enrayer.
Absence remarquée et esprit d'équipe
Tous les regards se tournaient vers Michaël Pérez, également qualifié, mais absent pour cette édition. La raison ? Un tracé jugé trop délicat pour le moteur de son véhicule. Plutôt que de risquer la casse, son choix s'est porté sur la solidarité. Pérez prêtera main forte à Dardalhon, illustrant un esprit d'entraide rarement mis en avant dans les sports mécaniques, souvent perçus comme des duels solitaires.
Un terrain de jeu qui stimule et inquiète
Les spécificités de la montée de La Canourgue ne laissent personne indifférent. Certains pilotes du nord de la France, impressionnés par la technicité et la rapidité du parcours, ont refusé de s'aligner sur la grille. Il est vrai que la combinaison des virages serrés, des grandes accélérations et des obstacles présents de part et d'autre de la chaussée exige un sens de l'anticipation et une précision de pilote d'horlogerie. Une véritable épreuve de nerfs où chaque erreur s'apparente à une chute libre sans filet.
La montagne, ici, n'est pas un simple décor. C'est une actrice principale, capricieuse et toute-puissante, dont les humeurs dictent les stratégies et révèlent les caractères.
L'envers du spectacle : bruit, passion et controverses
Course automobile et environnement font rarement bon ménage. Certains spectateurs s'interrogent à voix haute sur le tumulte et la pollution générés par ces bolides lancés à l'assaut des sommets. Faut-il s'étonner que les débats s'invitent jusque dans les commentaires en ligne ? Les émissions sonores et les impacts écologiques deviennent sujets de discussion, parfois de critique, parfois de passion (voire d'exagération).
La montagne n'est pas qu'un terrain de jeu, c'est un patrimoine à respecter. Pour les puristes, le ballet mécanique entre les arbres et les rochers n'a pas d'équivalent. Pour d'autres, la question d'une transition vers des véhicules plus propres se pose avec acuité. Mais qu'on s'en réjouisse ou qu'on le déplore, une chose est sûre : la course de côte ne laisse personne indifférent.
Quand la montagne fédère bien plus qu'une course
Ce n'est pas un hasard si l'esprit de compétition va de pair avec la découverte du territoire. Les courses de côte, tout comme d'autres événements d'envergure, incarnent l'union entre tradition sportive et promotion des espaces montagneux. On pourrait comparer cette fusion à une fête de village : chaque virage est un stand, chaque spectateur, un acteur de la réussite collective.
À ce titre, un exemple marquant se trouve du côté du Jura, où l'Ultra Trail des Montagnes du Jura démontre comment une manifestation peut devenir, au-delà du défi sportif, une véritable aventure territoriale. Pour en savoir plus sur cette dynamique de terrain et d'esprit, vous pouvez lire cet article ici.
FAQ
Retrouvez ci-dessous les réponses aux questions que vous pourriez vous poser sur les courses de côte et leur organisation en montagne.
Comment prépare-t-on une voiture pour une course de côte en montagne ?
Avant de s'élancer, il est essentiel de régler minutieusement la suspension afin d'adapter le châssis aux variations de dénivelé et aux nombreux virages techniques. Les pilotes soignent aussi le freinage et l'adhérence, choisissent des pneus adaptés et veillent à alléger au maximum le véhicule, sans compromettre la sécurité. L'accent est souvent mis sur la fiabilité, car un abandon sur souci mécanique anéantit tous les espoirs de résultat.
Quels sont les critères de qualification pour participer à une finale nationale ?
Les places sont attribuées sur la base des résultats obtenus lors de compétitions régionales tout au long de la saison. Seuls les meilleurs du classement de chaque ligue accèdent à la finale. Ce système valorise la régularité, la performance et, parfois, l'audace de tenter des manches supplémentaires pour grappiller de précieux points.
Quels types de voitures s'affrontent lors de ces compétitions ?
La diversité est de mise : monoplaces légères, berlines sportives, voitures historiques ou prototypes conçus spécialement pour la montagne. Chaque catégorie (CM, groupe N, FC, etc.) possède ses propres critères techniques et ses favoris. Le spectacle vient autant de la variété des machines que de la virtuosité des pilotes.
Comment se déroule l'assistance technique pendant une course de côte ?
En dehors des montées chronométrées, les pilotes peuvent compter sur des équipes d'assistance qui inspectent et réparent leurs véhicules. Ces interventions sont cruciales, car les contraintes du parcours mettent à rude épreuve chaque composant. L'esprit d'équipe est souvent décisif, un simple ajustement pouvant sauver une course... ou provoquer une frustration si l'ennui mécanique s'invite au mauvais moment.

