La route de la transhumance 2025 arrive en gironde entre tradition et fête populaire
- Un parcours d'exception : de la montagne pyrénéenne à la campagne girondine
- Un événement logistique et humain hors norme
- Un rendez-vous populaire et authentique
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FAQ - Tout savoir sur la Route de la transhumance
- Combien de kilomètres les moutons parcourent-ils lors de la transhumance ?
- Combien de temps dure cette migration saisonnière ?
- Qui organise l'événement chaque année ?
- Peut-on participer à la marche même sans être berger ?
- D'où viennent les brebis qui effectuent ce long voyage ?
- Quels sont les bénéfices concrets pour les éleveurs ?
À la lisière entre traditions pastorales et rendez-vous festif, un événement singulier fait vibrer la région de la Gironde chaque automne : la Route de la transhumance. Sillonnant les routes sur près de 330 km, un troupeau de brebis basco-béarnaises et manech à tête noire, entouré de leurs bergers et chiens de garde, réveille le souvenir d'une époque où l'homme avançait au rythme de ses animaux. Ce périple, loin d'être une simple migration de bétail, attire désormais un véritable public de passionnés et de curieux. Plongeons au cœur de cette aventure à la fois humaine, animale, et profondément ancrée dans le terroir du Sud-Ouest.
Un parcours d'exception : de la montagne pyrénéenne à la campagne girondine
Démarrant son voyage au bord du lac d'Estaing, dans les Hautes-Pyrénées, le troupeau mené par Txomin et Pauline Iriberri traverse six départements et deux régions. Leur arrivée en Gironde, à Aillas, marque la fin d'une odyssée pastorale de trois semaines où chaque étape a son lot d'enthousiasme. L'ambiance y est tout sauf morne : entre barnums, stands de produits du terroir (cèpes, girolles, charcuteries, fromages), et les airs de flûte, l'événement s'apparente à une vraie fête de village, où se croisent traditions rurales et convivialité moderne.
Le cortège compte 330 brebis, escortées par onze chiens, parmi lesquels on aperçoit deux patous, ces fameux gardiens des troupeaux. Derrière, des randonneurs, marcheurs du dimanche ou engagés de la première heure, s'ajoutent au spectacle. Imaginez la scène : une haie d'honneur, vivats le long de la route, quelques larmes d'émotion chez les plus anciens... Il y a là quelque chose qui touche à l'âme collective.
Un héritage familial revitalisé
La transhumance renaît de ses cendres grâce à la détermination d'un homme, Stéphane Iriberri, anciennement installé à Labescau. Ce berger basque, dont le style atypique ne passe pas inaperçu, a décidé voilà 25 ans de remettre au goût du jour cette tradition interrompue dans la région depuis l'arrivée massive des camions. « Pour le plaisir » aurait-il affirmé, mais la réalité dépasse ce simple motif. Un engouement massif s'est vite manifesté : des associations, médias, élus locaux ont rejoint l'aventure.
Aujourd'hui, la relève est assurée par son fils, Txomin, et sa belle-fille, Pauline. Leur jeune fils, Maloë, a lui aussi parcouru l'intégralité du chemin, symbole d'un passage de témoin intergénérationnel. Pas question ici d'un folklore figé : la transhumance revit, insolente de vitalité, reliant plusieurs mondes - celui des anciens, émus, et celui d'une nouvelle génération avide de sens et de nature.
L'instinct grégaire ne touche pas que les moutons - il attire chaque année des milliers de personnes au rendez-vous.
Un événement logistique et humain hors norme
Gérer une telle migration ne s'improvise pas. L'association organisatrice, forte d'une dizaine de bénévoles dévoués, endosse la responsabilité tant administrative que sécuritaire. Les autorisations nécessaires ne s'obtiennent pas facilement, ce qui fait de ce convoi la seule transhumance de ce type en France. Guillaume Beyries, président de l'événement, veille au bon déroulement du parcours, de la signalisation routière à l'encadrement des animaux comme des marcheurs.
La première semaine de marche se fait discrète : peu de spectateurs, la route semble n'appartenir qu'aux bêtes. Puis, dès que le troupeau quitte les pentes escarpées, c'est l'embrasement : à chaque village, la foule grossit, les sourires se multiplient, les enfants s'enthousiasment. Victor et Hugo, surnommés « les Misérables », ont accompagné l'intégralité du parcours : ils témoignent d'une expérience rare, faite de rencontres impromptues avec des écoliers, des résidents d'Ehpad, et des moments partagés au sein du convoi.
L'impact économique et culturel de la transhumance
Pour les bergers, cette expédition ne représente pas seulement une tradition préservée : elle permet de vendre l'essentiel de leur production fromagère en un temps record. En trois semaines, 95 % des tommes réalisées artisanalement à Labescau trouvent preneur, directement auprès d'un public conquis. Pas de label particulier - l'intégralité des étapes de fabrication (caillage, moulage, affinage) est assurée au sein de la ferme. Txomin précise néanmoins que la traite reste manuelle, une contrainte qui freine toute velléité d'industrialisation.
| Élément | Chiffre |
|---|---|
| Distance parcourue | 330 km |
| Nombre de brebis | 330 |
| Chiens accompagnateurs | 11 |
| Bénévoles mobilisés | Une dizaine |
| Durée de la marche | 21 jours |
| Pourcentage de fromages vendus | 95 % |
| Visiteurs attendus lors de l'arrivée | Jusqu'à 5 000 |
Un rendez-vous populaire et authentique
On ne vient pas seulement observer un défilé de moutons : la Route de la transhumance se vit. On partage une tranche de magret grillé, une assiette de charcuterie ou une part de fromage artisanal sous les barnums, on échange des anecdotes sur la vie rurale et, surtout, on entretient ce fil fragile qui relie passé, présent et futur. Les plus petits découvrent le troupeau de près, les anciens se remémorent des souvenirs d'antan, les familles profitent de la fête.
Dans le Sud-Gironde, quelques joyaux architecturaux, comme la bergerie courbe de Goualade, témoignent de l'importance de l'élevage ovin dans la région, complétant ce tableau champêtre et vivant. Le succès rencontré chaque année, avec parfois plus de 1 000 couverts servis lors des repas collectifs et une foule bigarrée allant jusqu'à plusieurs milliers de personnes, démontre l'attachement au patrimoine montagnard et rural.
Quand les brebis descendent de la montagne, c'est toute une région qui s'anime : la preuve qu'il existe encore des ponts entre la modernité et la sagesse des anciens chemins.
FAQ - Tout savoir sur la Route de la transhumance
Voici un tour d'horizon des questions que vous vous posez peut-être sur cet événement hors du commun.
Combien de kilomètres les moutons parcourent-ils lors de la transhumance ?
Le trajet représente environ 330 km à pied, reliant les pâturages pyrénéens à la plaine girondine.
Combien de temps dure cette migration saisonnière ?
La traversée s'étale sur environ trois semaines, soit une vingtaine de jours de marche, ponctués d'étapes festives dans les villages traversés.
Qui organise l'événement chaque année ?
Une association dédiée, composée de bénévoles passionnés, prend en charge toute la logistique, des autorisations administratives à la sécurité des animaux et des marcheurs.
Peut-on participer à la marche même sans être berger ?
Oui, l'événement est ouvert à tous : randonneurs amateurs ou confirmés, familles, groupes scolaires... Chacun peut accompagner le troupeau sur une partie du trajet ou à l'arrivée. [ A lire en complément ici ]
D'où viennent les brebis qui effectuent ce long voyage ?
Les animaux sont issus d'exploitations ovines du bassin pyrénéen, principalement de races locales adaptées à la transhumance, comme les basco-béarnaises ou les manech à tête noire.
Quels sont les bénéfices concrets pour les éleveurs ?
En plus de perpétuer un savoir-faire ancestral, les bergers profitent de la popularité de l'événement pour vendre directement une très grande partie de leurs fromages et valoriser leur métier auprès d'un large public.





